La Cité
« La forme d'une ville change plus vite, on le sait, que le cœur d'un mortel » Julien Gracq
Dans une pièce de bois hachurée,
l’ébauche d’une ville blessée
Aleppo…
Coups d’entailles du menuisier
Coups de lames
Coups de scies
La cale s’appelle martyr
Aujourd’hui
Le bronze, les cicatrices
Ces pièces de bois qui reçoivent les coups de lames portés par les menuisiers pour ne pas entailler l’établi lorsqu’ils scient, s’appellent aussi des martyrs, comme les habitants de la ville syrienne. Ville des sables et de cendres, de la terre et du métal, « La Cité » sera un ensemble de 100 pièces en bronze numérotées. Cité des martyrs, cité devenue imaginaire, elle se décompose et se reconstruit au gré des envies transformant le témoin en urbaniste, créateur d’ordre ou de désordre. Cette ville sans habitants, ni centre n’est pas un lieu où se joue le spectacle de la société, mais la vie elle-même.
Chaque tracé, chaque empreinte est un coup de lame. Les intervalles administrent les modules. Les tracés sont droits, sans courbes et pourtant cette ville est vivante : la lumière joue sur le bronze, le toucher est là, les modules se déplacent, enfermant l’espace ou s’ouvrant sur l’extérieur. La ville bouge et est en reconstruction permanente.